Beaucoup pensent que l’utilisation de l’appareil respiratoire isolant à circuit ouvert (ARICO), plus communément abrégé en appareil respiratoire isolant (ARI), est réservée aux sapeurs-pompiers. Cet équipement de protection individuelle équipe aussi certains services incendie privés, des laboratoires ou encore des personnes travaillant en espace confiné.
Prenons donc 5 minutes afin de faire le tour de cet appareil, de son utilisation, mais aussi de la formation qui l’accompagne. Nous n’étudierons pas l’appareil respiratoire isolant à circuit fermé dans cet article. Son utilisation, un peu plus complexe, est réservée à des domaines plus restreints.
Quand utiliser l’appareil respiratoire isolant ?
À la différence d’un masque à cartouche (ou à gaz si vous préférez) qui filtre l’air ambiant, l’ARI dispose de sa propre réserve d’air. L’utilisateur ne respire donc pas l’air extérieur, mais bien celui contenu dans la bouteille. Cela est primordial lorsque le taux d’oxygène dans l'air n’est pas suffisant (inférieur à 20,9%). Sans oxygène, l’être humain ne peut survivre.
Petit rappel : l’air que nous respirons est composé de 20,9% d’oxygène, 78% d’azote et 1% de gaz rares. Les bouteilles d’ARI ne sont pas composés d’oxygène pur, mais d’air comprimé, le même air que vous respirez pendant que vous lisez cet article. C’est d’ailleurs pour cela que les bouteilles sont peintes en noir, qui représente l’azote, et en blanc, qui représente l’oxygène. Si une bouteille est totalement blanche, comme celles des véhicules de secours, alors, elles ne contiennent que de l’oxygène et sont destinées au milieu médical.
L’ARI isole donc le porteur et supprime le risque d’anoxie. Par la même occasion, il empêche les particules toxiques d’entrer dans les voies respiratoires du corps humain. C'est donc un équipement efficace, mais qui dispose quand même d’inconvénients. En effet, le premier est bien entendu la contenance de l’air dans la bouteille qui cadre le temps d’utilisation de l’appareil.
Généralement, une personne entrainée peut tenir environ 20 minutes dans des conditions dégradées (fumée, chaleur, stress, exercices physiques...). Le deuxième inconvénient est que l’appareil est assez lourd et encombrant (entre 12 et 16 kilogrammes suivant les marques et les matériaux utilisés), outre la fatigue engendrée, il modifie le comportement du porteur en réduisant l’amplitude de ses gestes ainsi que son équilibre.
La composition d’un appareil respiratoire isolant
L’appareil est composé de plusieurs éléments. Tout d’abord d’un dosseret sur lequel les autres éléments sont fixés et notamment les sangles, le détendeur, les flexibles et la bouteille. Vient ensuite la soupape à la demande (SAD) qui se fixe sur le masque et enfin le masque, composé d’un optique, d’une jupe, d’un système d’attache et d’un demi-masque interne.
La bouteille est faite d’aluminium pour les plus lourdes, et de matériaux composites pour les plus légères. D’autres éléments peuvent se fixer sur le dosseret ou les sangles, comme une balise homme mort (détecteur de mouvement du porteur qui alerte les personnes alentours d’un problème), d’une liaison personnelle utile à la progression de l’utilisateur lorsque les fumée rendent l’environnement aveugle, ou encore d’un microphone directement installé dans le masque afin de faciliter les communications.
Le fonctionnement d’un appareil respiratoire isolant à circuit ouvert
L’air contenu dans la bouteille est compressé à 200 ou 300 bars, la haute pression. L’air ambiant que l’être humain respire est d’environ 1 bar. Il est donc nécessaire de diminuer la pression de l’air contenu dans la bouteille avant de le distribuer au porteur s’il souhaite respirer...
C’est le travail du détenteur et de la soupape à la demande. Dans un premier temps, le détendeur, sur lequel est fixée la bouteille, réduit la pression à 7 bars, aussi appelée la moyenne pression. Cette pression étant toujours trop élevée pour permettre à l’utilisateur de respirer, il est important de la réduire encore une fois.
C’est la soupape à la demande (SAD), qui est fixée sur le masque, qui permet de réduire encore la pression à environ 1,5 bars. Elle est certes un peu plus élevée que la pression atmosphérique mais cette surpression est importante. Elle permet d’éviter aux fumées, aux poussières ou encore aux particules toxiques de rentrer dans le masque.
L’appareil dispose aussi d’un sifflet. Ce dernier avertit le porteur que l’air restant est insuffisant et qu’il doit donc changer sa bouteille. Ce sifflet se met en fonction à environ 50 bars d’air restant dans la bouteille, ce qui laisse le temps à l'utilisateur de se soustraire aux conditions dégradées.
La formation au port de l'ARI
Avant de pouvoir utiliser un appareil respiratoire isolant, il est important d’être formé, non seulement à son utilisation, mais aussi aux missions pour lesquelles il est utilisé.
La formation ARI est tout d’abord soumise à une validation médicale. En effet, le porteur doit être non seulement apte à respirer dans l'appareil que apte à se mouvoir avec celui-ci. Il est donc important que l’utilisateur soit en bonne santé.
Suite à cela, la formation peut débuter. Après un apport théorique sur la composition, le fonctionnement et le contrôle de l’appareil, le participant passe à la formation pratique. Un parcours d’aisance est réalisé avec l’appareil afin d’habituer le porteur aux changements physiologiques et à la résistance respiratoire de l’appareil.
La formation à la méthodologie ARI
La méthodologie ARI a pour but de former les utilisateurs à leur missions. Pour les services incendie, elle repose sur un parcours d’aisance, réalisé à l’aveugle pour simuler la présence de fumées. Une fois le parcours réalisé, les porteurs doivent dessiner le schéma du lieu qu’ils ont investigué. La recherche de victime est également abordée. Toujours à l’aveugle, l’utilisateur doit retrouver une victime (mannequin) dans un temps imparti, bien souvent avant que sa bouteille ne soit vide.
Nous retrouvons donc deux formations ARI, la première enseigne l’utilisation de l’appareil dans un milieu plutôt calme alors que la deuxième formation met l’accent sur l’intervention des personnels équipé d’une appareil respiratoire isolant.
Le contrôle des matériels
Le dosseret équipé, le masque, la soupape à la demande ainsi que le détendeur doivent être contrôlés tous les ans. Le contrôle s’effectue par un technicien qualifié, disposant des autorisations constructeurs. Le contrôle se fait soit en atelier, soit à l’aide d’un camion atelier qui se déplace directement chez le client.
Pour les bouteilles, c’est un peu plus compliqué. Tous les 40 mois, elles suivent une inspection périodique. Autrement dit, elles sont vidées de leur air, l’intérieur est contrôlé à l’aide d’un endoscope et les filetages robinet et bouteille sont également contrôlés à l’aide de bagues témoins. Tous les 10 ans, une ré-épreuve de la bouteille doit être effectuée. Le principe est simple, la bouteille est chargée en eau une fois et demie sa pression nominale et elle se doit de résister.
Nous disposons chez ELG Associés de personnels compétents pour réaliser ces formations. Anciens techniciens ARI et sapeurs-pompiers, ils sont à mêmes pour former les utilisateurs et les personnels d’intervention.
Pour consulter nos formations sur le sujet :
On se retrouve la semaine prochaine pour un autre sujet des tout savoir sur... En attendant, nous vous souhaitons une belle semaine.